Black Metal

Black Metal: Le renouveau

 

Introduction

Black Metal, style de musique extréme de la scéne métal, connaît son apogée vers les années 90, emplit de fougue, de naïveté et de textes ultra-violents. A l'heure actuelle, que reste-t-il de cette pureté, de cet état d'esprit qu'avait les black métaleux. D'ailleurs, pouvons nous encore parler de Black Metal ? La crise commerciale qui s'était abattue sur cette musique, partie intégrante de la scène métallique, l'a-t-elle totalement achevé ? Ou bien reste-t-il des fragments, subsistant encore et encore à l'aube d'un avenir un peu plus prometteur ? …

 

Une histoire est née …

Pour le Black Metal, tout a véritablement commencé, lorsque le black s'est détaché des autres genres musicaux et est devenu un genre à part entière, comme le death ou le trash. " A l'époque, le black, sans la médiatisation, n'était pas fait pour devenir aussi populaire que maintenant. Les gens te prenaient pour un taré si tu osais porter un tee-shirt de Bathory. "
Pour Hervé, le patron d'Osmose Production, tout est parti d'un malentendu : " C'est en 93-94, que le black a commencé à faire des émules, et toute cette série de meurtres et d'incendies, engendrés par un groupuscule de personnes, n'a fait que renforcer la scène scandinave. Or la grande méprise est que c'est à partir du moment où tout est parti en couille, que le black a été exposé au grand public et est devenu populaire. A la base du meurtre d'Euronymous ( Mayhem ), par Count Grischnack, il n'y avait qu'une histoire de fric. Merde ! tout le succès du black est parti d'un basique conflit d'argent, non résolu, entre deux types ! " Les groupes devenaient alors, volontairement ou non, aussi violent que leur musique, créant cette fascination et cette provocation que l'on peut retrouver chez des artistes comme Marilyn Manson.

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L'apogée

Tout le monde s'accorde ensuite pour parler d'une véritable apogée, une sorte d'âge d'or qu'on appellera la deuxième vague ( la première se situant dans les années 80, avec, principalement Hellhammer et Venom). Nous sommes alors retournés dans les années 92-94 dont Laurent Michelland ( collaborateur depuis 1996 à Metallian ) nous fait le résumé : " Il s'est passé quelque chose qui était exceptionnel. Il est difficile de dire quoi exactement, mais il y avait alors un élan ou un bourgeonnement artistique qui a été depuis, corrompu. Il était alors inconcevable, à l'époque, de faire le moindre sou avec du black. Tous les grands musiciens avaient un 'vrai' job à coté ou faisaient encore des études. S'ils jouaient ce style, c'était vraiment par passion, par besoin même d'exprimer quelque chose qui était en eux. Il y avait comme une forme de pureté, perdue à tout jamais. " Nous assistons donc, dès lors, à l'apparition d'une certaine professionnalisation du black-métal à travers des groupes comme Cradle Of Filth ou Dimmu Borgir. Il était donc certain qu'après des années passées dans l'ombre le black-métal touchait enfin son heure de gloire ; après deux ans de rejet, il était devenu la nouvelle coqueluche.

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Le black-mort, perdure

Si aujourd'hui on ne parle plus de style commercial, c'est parce que, mis à part des groupes comme Immortal, le temps est plutôt à la récession. " Il y a une stagnation, c'est clair ", confirme Laurent Michelland, " La qualité des produits à beaucoup baissé, de plus, si le black est bel et bien mourrant c'est d'une part par manque de professionnalisme mais aussi parce que beaucoup des grandes figures se sont détournées du black, voir n'en font plus du tout. Burzum fait du new age, Ulver est complètement électronique, Emperor devient toujours plus death tandis qu'Immortal se nourrit de plus en plus de heavy… " Pour Nicolas de Chanteloup Productions, c'est aussi et surtout une question d'excès ; " C 'est très simple, il est arrivé au black exactement ce qui est arrivé au death cinq ans plutôt : trop de maisons de disques, trop de groupes, et surtout pas assez de choses de qualité. Moralité : le marché est complètement saturé. "

Dans tous les cas, on ne peut certainement plus parler de black dans les contrées nordiques, mais c'est maintenant à l'Est de l'Europe que le black-métal voit sa réapparition. " Je ne crois pas avoir entendu quelque chose de vraiment convaincant, venant de Norvège, depuis bien longtemps ", certifie Laurent Michelland. " Par contre, je suis d'accord pour dire que ce qui faisait la force du black-métal à son zénith, c'est à dire au début des années 90, peut se retrouver aujourd'hui dans des pays de l'Est comme la Pologne, la Roumanie, et les pays satellites de l'ex-URSS. Beaucoup de ces groupes ont su conserver l'esprit originel. Lorsque je parle d'esprit, je parle d'une atmosphère hyper sombre et glacial, comme on pouvait en trouver sur le premier Emperor, par exemple. " Nicolas de Chanteloup s'accorde même à dire que les raisons de cette réussite se trouve dans le contexte géopolitique ; " Nos groupes (Entropolatri, Astrofaes, ou Lucifugum, entre autres) viennent de pays comme la Biélorussie ou l'Ukraine. Des pays où la situation économique et sociale est catastrophique. Ces types n'ont pas d'argent, pas de moyens pour faire des concerts, des conditions d'enregistrement minimes, ce qui, paradoxalement, ne fait que les renforcer. Ces types-là ont la rage tout simplement parce que c'est tout ce qui leur reste. " Pour Hervé d'Osmose " la scène française a enfin atteint sa maturité et nous assistons aujourd'hui, avec des groupes comme Annorexia Nervosa, Antaeus ou Arkhon Infaustus à la naissance d'une véritable scène extrémiste française, talentueuse et surtout crédible. "
Dans toute cette agitation, il ne faut en aucun cas oublié que derrière tout ça se cache un genre passionnant car dérangeant, et beaucoup plus intelligent qu'il n'y paraît. Ne reste plus que pour le black de se réinventé afin de garantir sa continuation.

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L'esprit black

Qu'est ce que l'esprit black ? Un look, c'est sûr, une vision de voir les choses de façon réaliste et glauque ; c'est inexorable, mais qu'est ce que réellement, l'état d'esprit black ?
Je ne suis pas une black-métalleuse, et pourtant, bien que certain m'accuseront de n'être qu'une adolescente juvénile, le black-metal peut se reconnaître dans le gothisme. Il est évident que ces deux mouvements ont des points communs ( ce qui pourrait expliquer que les gothiques d'aujourd'hui confondent black-metal et gothisme ). C'est la vision d'un monde corrompu, pernicieux et emplit d'immondice qui saute aux yeux. C'est une prison, où la sortie de secours a été méprisé, où la seule issue se trouve dans les échappatoires, où la seule fierté que nous ayons à en retirer est de gagner la partie… Néanmoins, les gothiques ont une vision plus sereine de la vie, et continuent de croire en quelque chose. De plus, les gothiques restent des gens très paisible, les black-métalleux mettent plus de hargne dans ce qu'ils font ; ils ne croient plus en rien mais vous gueule toute l'animosité qu' ils peuvent ressentire.

Le premier exemple qui me vient en tête est Rose Hreidmarr. Là aussi, beaucoup aimeront à cracher sur cet artiste alors que Hreidmarr est un type excellent ( vive le métal français ! … niarf =) ) et qui a un état d'esprit absolument pur et vrai. Je ferais donc, ici, une remise au point avec Hreidmar.

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ROSE HREIDMARR

Source : HN'H, n° 68 ( je crois, la couverture est un peu bousillée ), 72 et 81

Entre, dans les années je sais pas combien - mieux vaut se taire que dire une bêtise -, Rose Hreidmarr, avec son groupe Anorexia Nervosa d'origine française. Après un premier album, Exile, progressant dans le death indus, Annorexia fait un " revirement musical spectaculaire ", comme l'écrit HN'H, avec Drudenhaus. Et c'est à l'époque où le black fait son " Big-Bang ", que les sois-disant " puristes ", renient les valeurs du black et surtout du groupe de Hreidmarr, les critiques l'accusant de s'être rattaché au black " Depuis que nous avons prit ce virage musical, pas mal de ceux qui se considèrent 'puristes' - que je différencie des 'puristes' du début de la scène- nous ont craché dessus. On nous traite essentiellement de groupe 'commercial', ce que je trouve assez drôle ; n'importe quelle personne intelligente, avec un peu de recul, peut se rendre compte du ridicule de cette accusation. Nous faisons du black-metal, pas de la dance ! Nous sommes très loin de vivre de notre musique et nous faisons cela avant tout par passion. Il y a également un côté 'anti-synthés' récurrent alors que nous tentons juste de recréer les envolées lyriques de la musique classique, ce qui rajoute, à notre avis, de la violence à l'ensemble. Et certaines personnes n'ont pas apprécié que nous soyons ainsi 'parachuté' dans la scène et que, au moyen de notre image et de notre musique, nous plaisions autant aux fans de death que de gothique. Et puis il y a également nos apparitions dans les médias qui dérange pas mal ".
Là, je suis d'accord, je déteste les médias, et je le dis sincèrement, ça me fait chier que la mode soit que les ados doivent écouter du néo-metal , parce que derrière le metal, il y a un esprit, et j'ai gardé, dans ce que j'écoute, les valeurs de cette esprit. Or, avec les médias, ils peuvent transformer l'image véhiculée et en faire un phénomène de foire.

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HISTORIQUE ( très sommaire, on est d'accord )

En 1996, Rose Hreidmarr forme le groupe CNK ( the Count Nosferatu Kommando ) ; " A l'époque, nous ne savions pas jouer du tout, c'était vraiment n'importe quoi (rires) ". Ils étaient cinq, n'ayant pas les mêmes préférences musicales, ils décident de se séparer. Hreidmarr rejoint alors Anorexia Nervosa, avec le guitariste Heinrich Von B.
Après la fulgurante ascension d'Anorexia Nervosa, The CNK revient sur la scène black-métalleuse, avec un son pour le moins violent et beaucoup plus électro que nous avez fait connaître Hreidmarr avec Anorexia Nervosa, qui virait vers le black-métal symphonique ; " Heinrich et moi avions en tête depuis un bon bout de temps de tenter ce mélange entre les machines et le métal. Pas mal de groupes extrêmes s'y sont collés, mais j'ai toujours trouvé le résultat un peu timide. Nous voulions vraiment aller jusqu'au bout. " Et on le sent ! Il suffit d'écouter 'Get A Gun' pour comprendre que Hreidmarr ne plaisante pas en nous faisant découvrir, avec une bonne dose de cynisme, un monde gouverné par une société prête à s'effondrer. " Nous avions envie de faire un album sans se poser de limite. "

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'MONDE DE BISOUNOURS'

Dans tous les albums de Hreidmarr, il faut admettre que les textes sont d'une violence que Hreidmarr dit représentative de la société : " Un des concepts de l'album, c'est le côté très hypocrite de notre société dont les bases sont censées être les Droit de l'Homme, l'humanisme, la tolérance, le pacifisme. A côté de ça, je trouve le monde actuel plus barbare et plus violent que n'importe quelle société médiévale. Et pourtant, on nous apprend à l'école que le moyen-age, c'est pas bien, que le roi est un vilain oppresseur, que l'obscurantisme, c'était terrible. Mais je trouve qu'il faudrait un peu remettre les choses à leur place. Il y a pas mal de chose qui sont, aujourd'hui, beaucoup violente et arriérées que des choses vieilles presque de 2000 ans. Et je trouve ce discours politiquement correct sur la tolérance à tout prix très hypocrite et paradoxal, quant, à côté, résident tous ces tabous, tout ces non-dits, que se soit au niveau de la violence ou même du sexe… " ( là, on touche un point sensible ! … il faut regarder 'Sexualité si on en parler' muarf ! … de toute façon, comme le disait Manson : Le monde ne tourne pas autour du soleil, mais d'une grosse bite géante. )
Bref, reprenons : " Je pense que nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours et que les autorités devraient au moins assumer leurs actes jusqu'au bout, au lieu de toujours se réfugier derrière cette dictature du bonheur qui n'est pas quelque chose de tangible. Notre époque est sois-disant moderne mais nous retombons dans les pires travers que nous n'ayons jamais connus. Que des femmes se fassent écraser par des camions parce qu'un grillage les empêchent de voir sur les côtés me paraît un peu surréaliste. Toute société ''civilisées'' arrive à un point où elles posent elle-même ses propres limites de développement… "

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NEO-METAL, KILL OR NOT TO KILL ?

Interview HN'H; Rose Hreidmarr, Stéphan Forté (Adagio) et Sylvain (Artsonic)

[...] Vous officiez chacun dans un genre de métal différent. Avez-vous une idée précise sur ce que doit être ou ne pas être le métal ?

S.F. : Déjà, je trouve le terme métal réducteur. Parce que je pense que l'évolution musicale ne peut se faire que si tu écoutes le plus de choses différentes possibles.

S. : C'est vrai que c'est réducteur, en même temps, c'est un terme générique. Nous avons tous écoutés la même chose quant nous étions petits. A partir du moment où tu as de grosse guitare saturée qui prédominent dans le mix, c'est du métal. Après… qu'il y est la double caisse, que le chanteur gueule ou pas …

R.H : Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je pense qu'il y a des choses que l'on a présentées comme du métal et qui n'ont rien avoir avec. Pour moi, le métal, c'est une attitude. Quelque chose d'un peu rebelle, que se soit dans le black ou dans le heavy. Et je trouve qu'on colle parfois l'étiquette métal à n'importe quoi à partir du moment où il y a une guitare saturée. Pour moi, Limp Bizkit, c'est complètement hip-hop (complètement d'accord, ndr). Je pense qu'il y a parfois un amalgame, surtout avec le neo-métal.

S. : En même temps, dans tous les groupes de neo-métal, tu sens clairement une influence comme celle de Pantera, par exemple.

R.H. : Je ne suis pas certains qu'ils aient écouté Iron Maiden.

S. : Si, mais ils le renient complètement (rires) !

[…] D'ailleurs, Rose, où en es-tu de ta campagne d'extermination du neo-métal ?

R.H. : Oh, c'est une sorte de private-joke entre nous (rires). C'est juste que nous en avions marre de toute cette déferlante de clones sans personnalité auxquels on collait l'étiquette du metal. Et puis, nous n'aimions pas du tout les productions de Ross Robinson. Nous trouvions qu'il était surestimé et lui-même se présentait comme un artiste maudit qui poussait à bout les groupes en studio. Ca nous a énervé parce que nous trouvions qu'il se la jouait pour rien et que ses productions sonnaient mal. Et qu'on pouvait faire beaucoup mieux avec moins de moyens et moins de prise de tête.

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PVC, CHAINE, CLOU ET HAINE

En définitive, le black-metal reste un univers encore très obscur, mais qui me fascine. En fait, dans cette partie, j'ai surtout voulu faire une historique du black, et un résumé sur Hreidmarr parce que, bien que j'écoute peu de black ( ça dépend des périodes ainsi que de mon humeur ) j'aime m'instruire et je trouve cet artiste extra. Remarquez que je n'ai rien fait sur Cradle ou encore Arkhon Infaustus, parce que ça n'est pas trop mon intérêt. Bien sûr, si quelqu'un veut apporter sa pierre, il peut m'envoyer une partie sur un groupe black, je l'accepterais volontiers. Ici, comme je l'ai déjà dit, c'est la culture et non trop la musique qui m'intéresse. De plus, la partie sur l'esprit black ne collera pas forcément avec tous les black-métalleux, d'ailleurs ce résumé sur l'esprit black provient de mes sentiments lorsque je lis les traductions des groupes de black ou de leurs interviews, ainsi qu'après plusieurs discussions sur un forum de black métal. Je noterais également que la plupart des black-métalleux avec lesquels j'ai échangé quelques mots étaient vraiment très instruits et ne parlaient pas sans savoir … ça fait plaisir =)

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