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IntroductionIl me semble important de commencer ce bref coup d'oeil sur le satanisme par un avertissement. Dark-Refuge est un site libre, je n'ai pas d'actions chez LaVey, je ne pratique par encore de messes noires, je ne créve pas les chats, et je ne pratique aucunement la magie à mes heures perdues. Je tiens à rassurer les puritains choqués qui m'ont déjà écrit (et ceux qui m'écriront): satan m'habite n'est pas encore mon leitmotiv ^^ La vision que l'on a du Satanisme est fortement conditionnée par l'image que nous en revoit les mass media: celle de jeunes en manque d'identité qui pensent que gribouiller des pentacles sur les tombes c'est top. Le satanisme est une doctrine ancienne qui a des codes, des régles, des principes comme toutes doctrines. Ce n'est aucunement la vénération du malin (ué je sais, M6 dit le contraire mais bon...). Satan tel que nous le représente l'Eglise à notre époque, est le malin, la face caché et forcément mauvaise de l'humanité, le tentateur. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que l'Eglise dans un désir d'absorber les anciennes croyances païennes à fortement copiées celles-ci pour constituer son propre "panthéon". Le mythe de Satan tel que se le représente les satanistes est plus proche de la vision originelle de ce que fut ce personnage avant que l'Eglise n'en face ce qu'il est actuellement. Cette vision est simplement celle du dieu Pan, et plus particuliérement de son influence: Pan est une force de la nature, un être hédoniste, qui vit donc pour profiter pleinement des plaisirs de la chair (hérétique va!). L'idéologie sataniste se rapproche grandement de celle du siécle des lumiéres; à savoir que l'homme est le centre de toutes choses, il est entiérement libre de ne pas suivre un dogme, libre de ne pas de vénérer un dieu, libre d'être lui même. C'est une idéologie complétement en contradiction avec la vision centrée sur une entité supérieure comme le prône l'Eglise. Si vous ne lisez pas la suite je ne vous en voudrais pas, du moment que dans votre esprit l'amalgamme ne se fasse plus entre satanisme = culte obscure dédié au malin.
OrigineLe principe du satanisme est une inversion des dogmes chrétiens qui prône l'adoration du Prince du Mal : Satan, Lucifer, le diable... quel que soit son nom. Cette théologie négative a toujours existé dans le mythe judéo-chrétien mais n’est devenue dualiste qu’à partir des Évangiles et du Nouveau Testament. Le dieu unique de l’Ancien Testament Yahvé se montre parfois redoutable, et comme ses équivalents du Moyen-Orient, il dispose d’agents, malak Yahveh, anges chargés des basses besognes. Parmi eux se trouve un type d’ange, un satan, de la racine hébraïque stn signifiant « l’opposant », « celui qui met un obstacle ». Le terme « satan » est un titre et non pas un nom personnel, ce type d’ange faisant partie de la cour de Dieu comme bene’elohim (« fils de dieu »). Pour comprendre l’évolution de Satan en ange rebelle, il faut se replonger dans la littérature apocryphe apocalyptique d’avant l'ère chrétienne. Les livres d’Enoch décrivent la révolte des anges qui enfreignent la séparation entre le divin et l’humain en s’accouplant aux femmes. En outre, ils apprennent à l’humanité la métallurgie, l’art des bijoux et des cosmétiques. Ici naît l’existence du mal. Un lien est établi entre le sexe, la maîtrise de la technique par l’homme et le mal. L’ange prométhéen, Lucifer, est puni pour sa désobéissance, pour avoir transmis la connaissance charnelle et intellectuelle contre la volonté de Dieu.
Naissance du dogmeAu début du XXe siècle commencent à émerger des organisations dites lucifériennes, comme la Fraternitas Saturni, le Palladisme de Margiotta et Pike (probablement une invention des écrivains catholiques de l'époque), ou encore l’Astrum Argentum de Crowley. De ces noms, on ne retient souvent que les orgies de drogue et de sexe, ainsi que les doctrines et pratiques ésotériques souvent issues de la Kabbale hébraïque. Cependant, Crowley sortira du lot, créant sa religion thélémite basée sur une gnose hermétique (et qui donnera plus tard naissance à la magie du Chaos de Peter Carroll). Elle laissera une trace par son esprit libertaire.
Satanisme de LaVey
LaVey a une idée précise, née de son observation des comportements humains, de la philosophie de vie qu’il veut édicter. Il récupère notamment dans un livre oublié Might is Right de Ragnar Redbeard des éléments pour Le Livre de Satan. La pensée darwiniste (brutalisée) et anti-religieuse de Redbeard convient parfaitement au point de vue satanique; cependant LaVey en expurge toutes les notions raciales propre à Redbeard et à son époque. Le Satanisme moderne base son élitisme sur l’intelligence et non pas sur une prétendue race supérieure. Il signifie une adhésion au principe que toutes nos convictions, nos buts, nos valeurs, nos désirs et nos actions devraient être fondés sur, dérivés de, choisis et validés par un processus rationnel aussi précis et scrupuleux qu’il nous soit possible, en stricte application des lois de la logique. Il signifie notre acceptation de la responsabilité de former nos propres jugements et de vivre du travail de notre propre esprit (indépendance). Il signifie que nous ne devrions jamais sacrifier nos opinions aux convictions ou aux désirs irrationnels des autres (intégrité) ; et que nous ne devrions jamais chercher à nous approprier ou à nous octroyer ce que nous ne méritons pas, ou ce qui ne nous revient pas de droit - que ce soit dans le domaine matériel ou spirituel (respect de la propriété individuelle). Il signifie que nous ne devrions jamais désirer d’effets sans causes, et que l’on ne devrait jamais donner naissance à une cause sans assumer pleinement la responsabilité de ses effets ; que nous ne devrions jamais agir comme un zombie, c’est-à-dire sans connaître nos propres buts et motifs ; que nous ne devrions jamais prendre de décisions, nous forger des convictions ou nous approprier des valeurs hors contexte, c’est-à-dire sans tenir compte de la somme totale et intégrée de nos propres connaissances ; et, par-dessus tout, que nous ne devrions jamais tenter de laisser passer une contradiction. Il signifie aussi le rejet de toute forme de mysticisme, c’est-à-dire de toute prétention à une source de connaissance surnaturelle et non sensorielle. Il signifie enfin un engagement à user de la raison, non de manière sporadique ou en l’appliquant seulement dans certaines circonstances, ou dans des cas d’urgence, mais comme une façon de vivre permanente. LaVey résume ceci avec pragmatisme dans ses onze règles de la Terre : 01. Ne donnez pas votre opinion ou vos conseils à moins qu'on ne vous l'ait demandé. De la même façon que l'homme est un autodidacte dans le domaine matériel, il est un « autodidacte dans le domaine spirituel ». Cela signifie que l’on doit mériter le droit de se considérer soi-même comme notre plus grande valeur en réalisant notre propre perfection morale, c’est-à-dire en refusant d’accepter tout code fondé sur des vertus irrationnelles qui seraient impossibles à mettre en pratique. Il faut s’assurer alors d'user de celles qui le sont, en refusant toute culpabilité imméritée, en ne s’y exposant pas et en corrigeant promptement celle que l’on aurait pu mériter. Et enfin, par-dessus tout, la perfection morale s’accomplit en refusant de jouer le rôle d’un animal sacrificiel et en refusant toute doctrine qui prêche l’auto-immolation comme une vertu ou un devoir moral. L’individualisme est au centre du satanisme, un individualisme éclairé où l'ego se réalise pleinement - « indulgence au lieu d’abstinence » disait A S. LaVey, « mais pas compulsion », ajoutait-il. Le satanisme place l’humain comme la seule valeur supérieure, en cela il est un concept anti-théos, mais il se bat aussi contre le structuralisme conservateur de nos sociétés modernes qui étouffe l’essence de chaque homme. Le satanisme nie l’égalitarisme « démocratique », le qualifiant de mensonge pieux qui permet aux gouvernants de vendre de la liberté « formelle », posant comme acquis l'idée de tous les hommes égaux en valeur. L’égalité n’est pas une loi de la nature, ni en corps ni en esprit. Selon la doctrine sataniste, malgré son degré d’évolution, l’homme reste un animal, et de par ses instincts la loi de la jungle prévaut sur terre, malgré les bonnes manières « civilisées » de l'homo sapiens. La liberté est le bien le plus précieux pour un sataniste, c’est pourquoi « il est préférable d’être un maître en enfer, qu’un esclave au paradis ! » (John Milton, Paradise Lost, Livre I, vers 263: "Better to reign in Hell than serve in Heaven!"). Le satanisme moderne se veut une tranchante césure rationnelle avec les tâtonnements occultistes passés, une philosophie de vie où l’humain reprend son trône au divin, essayant ainsi de maitriser le destin des hommes en leur évitant, la misère, la guerre et les souffrances. Le satanisme contemporain pourrait devenir une nouvelle voie pour une mondialisation qui ne soit plus uniquement monétaire. La mondialisation peut permettre la diffusion de valeurs et la promotion de la démocratie.
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