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Démons succubes susceptibles de revêtir les formes les plus diverses et d'où seraient issues la tribu des Huns. Par extension, figurines magiques comparables aux mandragores que les anciens Germains, Danois et Suédois auraient taillés dans des bois très durs et qu'ils auraient nourries et dévotement vénérées en vue d'une protection familiale ou d'une révélation de l'avenir
Divinités infernales qui, dans la mythologie grecques, s'opposent aux bienfaisantes Devas.
Démons mal définis qui tiendraient à la fois des esprits familiers et des incubes. Jean Cassien, cité par Pierre Le Loyer, dit qu'ils sont tantôt les honorant, tantôt se haussant, tantôt s'humiliant. Et ces Babuces ne seraient-ils pas simplement les démons familiers des maisons, ou ceux qui se laissent inclure dans les chiffres et les anneaux, voire les démons incubes des sorcières.
Divinités grecques dont l'origine exacte demeure inconnue, que les démonologues ne manquèrent pas, cependant, de transformer en entités infernales : " ce qui est certain, écrit l'abbé Migne en 1846, c'est que les Cabires sont des démons qui présidaient autrefois à une sorte de sabbat. Ces orgies, qu'on appelait fêtes des Cabires, ne se célébraient que la nuit : l'initié, après des épreuves effrayantes, était ceint d'une ceinture de pourpre, couronné de branches d'olivier et placé sur un trône illuminé, pour représenter le maître du sabbat, pendant qu'on exécutait autour de lui des danses plus ou moins infâmes.
Nom donné dans l'antiquité aux esprits malfaisants, par oppositions aux Eudémons. Les cacodémons pouvaient se rapprocher des mauvais Anges et les Eudémons, des anges gardiens.
Terme dérivé du verbe latin calcare : fouler et du moyen-néerlandais mare : fantôme nocturne. Le cauchemar prend l'aspect d'un rêve désagréable comportant des sensations d'oppression , voire d'étouffement. A. Paré, qui le désigne aussi sous le nom de chauche-poulet, attribue avec justesse sa venue à des excès de nourritures et de boissons. Ses contemporains cependant y décelaient la venue d'incubes ou de succubes selon le sexe du dormeur. Vers 1218, G de Tilbury prétendait que les sorcières avaient le pouvoir d'envoyer des cauchemars aux personnes qui leur déplaisaient. Pour sa part, R.P Delrio y décelait l'action (auprès des femmes) de Belzébuth qu'il désigne comme un démon dépuceleur.
On venait, paraît-il, à bout des cauchemars en inondant la couche d'eau bénite, en récitant le Pater et l'Ave Maria, en utilisant des Agnus Dei . Mais le remède pouvait parfois s'avérer pire que le mal : un valet de ferme est torturé chaque nuit, rapporte H.Stalpaert par d'affreux étouffements qui le rendent incapable du moindre mouvement et même d'un appel au secours. Dès le lever du jour, son mal disparaît comme par enchantement. Le malheureux, certain d'être la victime d'un cauchemar, n'ose en parler à personne. Le fermier, inquiet de voir son ouvrier devenir aussi maigre et jaune en discute avec sa femme qui semble n'y rien comprendre non plus. Un matin, cependant, épuisé, le valet confie ses craintes à sa patronne et lui demande que faire pour se délivrer de ce mal. La fermière réfléchit et répond ensuite par un singulier conseil : pour capturer le cauchemar, le valet doit, la nuit suivante, en se couchant, poser un couteau à cran d'arrêt ouvert sur sa poitrine, le tranchant contre la peau. Intrigué par un tel conseil, le valet s'exécute mai, prudemment, tourne la lame vers l'extérieur avant de s'endormir profondément . Le lendemain matin, la fermière elle-même était fixée à la pointe du couteau sans pouvoir s'en détacher.
D'abord synonyme de cauchemar, le chauche-poulet fut rapidement attribué à un démon incube qui oppressait les dormeurs et n'hésitait pas à dévirginiser les filles. Martin Delrio les regardait comme des suppôts de Satan et les qualifiait d'incubus morbus, capables d'étouffer les dormeuses en leur faisant l'amour. Avec beaucoup de bon sens, Paré remarque que le chauche-poulet résulte fréquemment d'un excès de nourriture et de boisson et recommande, pour l'éviter, les excès de " viandes vaporeuses et de vins forts " : " La cause est le plus souvent pour avoir bu et mangé par viandes trop vaporeuses qui ont causé une crudité, desquelles se sont élevées au cerveau grosses vapeurs qui remplissent ses ventricules à raison de quoi la faculté animale qui fait sentir et mouvoir est empêchée de reluire par les nerfs, donc s'ensuit une suffocation imaginaire, par la liaison qui se fait tant au diaphragme qu'aux poumons et aux autres parties qui servent à la respiration. Et alors la voix est empêchée, tellement que si peu qui leur en demeure, c'est en geignant et balbutiant et requérant aide et secours, s'ils pouvaient parler. "
Déjà connus des Grecs, les Cobales, qui fréquentent mines et carrières, sont des démons plutôt doux et paisibles qui, à la manière de leurs confrères domestiques, ne cherchent qu'à aider les travailleurs qui recourent à leurs service. D'aucun, nous dit Pierre le Loyer, " les appellent " bonhommets de neige " car ils se montrent le plus souvent nains, de basse stature et vieux. Ils ont troussés et vêtus de près, sont mi-nus, la manche de la chemise retroussée sur l'épaule, et un tablier en cuir ceint sur les hanches. Cette sorte de démons est assez plaisante car tantôt on peut les voir rire, tantôt se gaudir, tantôt sauter de joie, et faire mille tours de singes. A cette heure, vous les verrez bêcher ès veines d'or et d'argent, amasser ce qu'ils auront bêché, et le mettre en des corbeilles et autres vaisseaux préparés à cet effet, tourner la corde et la poulie, afin d'avertir ceux d'en haut de tirer le métal. Et fort rarement, voit-on qu'ils offensent les ouvriers, s'ils ne sont grandement provoqués de brocards, injures et risées dont ils sont impatients tout outre. Alors là jetteront de la terre et des petits cailloux aux yeux des pionniers et parfois les blesseront.
Démons de petites tailles et danseurs acharnés que l'on risque de rencontrer autour des monuments mégalithiques du Finistère. Il faut fuir leur invite car ils vous laissent exténués et peuvent, de surcroît, s'en prendre à la pudeur des jeunes filles.
Déesses vampires de l'Himalaya, souvent représentées sous les traits de danseuses à tête de lion, elles sont censées déchaîner les tempêtes.
Démons gigantesques et redoutables, souvent confondus avec les djinns des contes orientaux, les dives, munis de griffes énormes, de longues cornes et d'une queue interminable, sont particulièrement méchants, mais les hommes, parfois, en arrivent à bout et les tuent. Certains prétendent qu'ils gouvernent le monde préadamite pendant 7000 ans, de concert avec les djinns.
Démons corporels, supérieurs aux hommes mais inférieurs aux anges, les djinns (en Arabie), djinnian en Iran, djinniler en Turquie, d'une taille souvent gigantesque quoique imperceptibles à nos sens, cherchent, selon les croyances folkloriques musulmanes, à nous tourmenter sans cesse. Ils se déplacent seulement la nuit, recherchent l'obscurité et hantent de préférence les lieux déserts, cimetières et sites désaffectés. On les perçoit quelquefois grâce aux sifflements qu'ils émettent et, dans ce cas, il est recommandé de s'enfuir rapidement. Certaines légendes sémitiques les considèrent comme les fantômes d'anciens peuples disparus et attribuent à leur chef, Djian, la construction des grandes pyramides d'Egypte et du temple de Baalbek. D'aucun prétendent qu'ils ont la faculté de se muer, à l'occasion, en loup ou en hyène. Les djinns prennent plaisir à répandre les maladies et la folie n'est rien autre que la " possession par les djinns ". Au féminin, on dit djines ou ginnes, termes peu employés. La croyance en l'existence des djinns est, de nos jours, encore vivace dans le monde arabe, même si celle des incubes a pratiquement disparu dans le nôtre.
Esprits féminins et aquatiques qui, à l'instar de la Vouivre, s'efforcent d'attirer les femmes et les enfants vers leurs repaires en se muant en bijoux ou en coupes d'or. On pourrait, paraît-il, les voir en se frottant les yeux au préalable avec de la graisse de serpent
Variété de démons familiers qui, en Scandinavie notamment, prennent soin des chevaux , entretiennent le feu du foyer et avertissent des dangers tous ceux qui les accueillent aimablement.
Esprits souterrains assez proches des sylphes, les duergars sont connus grâce au pasteur luthérien Einard Gudmund qui les considérait, début XVIIIe, comme des créatures de Dieu ayant un corps et une âme capable de raison, sujets à la mort, recherchant fréquemment un commerce amoureux avec les humains et soucieux d'acquérir les bénéfices du baptême : " Dans le district d'Haga, en Islande, écrit-il, vivait un gentilhomme qui eut une intrigue avec un femme des mondes souterrains. Le génie femelle devint enceinte et arracha à son amant la promesse solennelle qu'il ferait baptiser le fruit de leur amour. Au temps fixé, la mère se rendit au cimetière qui était près de l'église et sur le mur duquel elle plaça une coupe d'or et une étole, présents qu'elle destinait au prêtre qui devait baptiser son enfant, ainsi qu'on a l'habitude d'en offrir en de telles occasions, puis elle se tint à l'écart . Lorsque le prêtre sortit de l'église, il s'enquit de ce que signifiaient ses présents et, s'adressant ensuite au père, lui demanda s'il reconnaissait être le père de l'enfant. Mais le gentilhomme, sans doute honteux de cette liaison, nia la paternité. Le prêtre lui demanda alors s'il désirait que ce petit fut baptisé mais il lui répondit que non, dans la crainte qu'on ne l'en crût père et le baptême n'eut pas lieu. Aussitôt, la mère arriva en colère, enleva son enfant ainsi que la coupe d'or, laissant seulement l'étole dont on conserve encore des fragments dans le presbytère d'Haga, mais elle affligea au père et à sa postérité, jusqu'à la neuvième génération, d'une maladie fort singulière dont beaucoup de ses descendants sont encore atteints aujourd'hui. "
1- Curieuse variétés de démons méridiens du sexe féminin dont le pied gauche, selon Suidas, se terminait par un sabot d'âne ou un morceau d'airain.
2- Démons à la forme terrifiante envoyés par Hécate pour effrayer les sceptiques.
3- Démons déguisés en habit de veuve qui, dans l'ancienne Russie, se plaisaient à casser les bras et les jambes des moissonneurs.
4- Créatures mythiques proche des spectres et des vampires.
Appolonyus de Tyane délivra notamment Menippos de Lycie, un superbe athlète de 25 ans, de la présence d'une empuse qui l'attirait par de savantes caresses, dans le but de le dévorer ensuite. Sous la menace du magicien, écrit Philostrate, dans sa Vie d'Appolonius, " elle finit par reconnaître qu'elle était une empuse qui avait voulu gorger Menippos de plaisir pour se nourrir ensuite de son corps ; qu'elle avait coutumede se nourrir ainsi des corps des beaux jeunes hommes parce qu'ils ont le sang très pur."
Esprits élémentaires proches des lutins, souvent assimilés, mais par erreur, aux fées, dans les croyances populaires, les farfadets, dont les actions relèvent directement de l'autorité de Belzébuth, se plaisent, invisibles, ou sous des aspects les plus divers, à semer le désordre dans les ménages, à susciter des bruits et des terreurs nocturnes, voler des objets, lutiner les filles, et se glisser, à l'instar des incubes, dans le lit des femmes mariées, même en présence de l'époux. Nous sommes admirablement renseignés à leur sujet grâce à la parution des trois volumes de Berbiguier : les Farfadets ou tous les démons ne sont pas de l'autre monde. Ainsi apprenons-nous que les farfadets sont capables de rendre les hommes impuissants en utilisant un merveilleux talisman ; qu'ils se glissent, en se jouant, entre la jarretière et la culotte des dames les plus honorables et, surtout, qu'ils engrossent les trop confiantes épouses et les vierges innocentes.
Mais Berbiguier a heureusement trouvé le moyen de mettre un frein aux infestations des farfadets, en lardant d'aiguilles et d'épingles des foies de buf préalablement rissolés dans un mélange de souffre et d'huile d'olive. Puis, il a découvert le baquet révélateur qui lui permet de contempler l'ennemi à défaut de le saisir : " mon baquet révélateur est un vase de bois que je remplis d'eau et que je place ensuite sur ma fenêtre. Il me sert à dévoiler les farfadets quand ils sont dans les nuages. Les farfadets sautent sur le bouc émissaire pour s'élever dans les airs lorsqu'ils veulent s'occuper de leur physique aérienne. C'est donc pour les voir travailler en l'air que j'ai inventé mon baquet révélateur. Il répète dans l'eau toutes les opérations de mes ennemis : je les vois se croiser, se disputer, sauter, danser.Je les vois lorsqu'ils conjurent le temps, lorsqu'ils amoncellent les nuages, lorsqu'ils allument les éclairs et le tonnerre. L'eau qui est dans le baquet suit tous les mouvements de ces misérables. Je les vois tantôt sous la forme d'un serpent ou d'une anguille, tantôt sous celle d'un sansonnet ou d'un oiseau-mouche. Je les vois et je ne puis les atteindre. " Puis, il décide d'utiliser des bouteilles pour enfermer les petites créatures : " Autrefois, je ne tenais captifs mes ennemis que pendant huit ou quinze jours. A présent, je les prive de la liberté pour toujours si on ne parvient pas à casser la bouteille qui les enferme et je les y emprisonne d'un moyen très simple : lorsque je les sens pendant la nuit marcher et sauter sur mes couvertures, je les désoriente en leur jetant du tabac dans les yeux : ils ne savent plus, alors, où ils sont ; ils tombent comme des mouches sur ma couverture et je les couvre de tabac. Le lendemain matin, je ramasse ce tabac avec une caret et je les vide dans mes bouteilles dans lesquelles je rajoute du vinaigre et du poivre. C'est lorsque tout cela est terminé que je cachette la bouteille avec de la cire d'Espagne et que je leur enlève par ce moyen toute possibilité de se soustraire à l'emprisonnement auquel je les ai condamnés. Ainsi, ils vivent dans un état de gêne et ils sont témoins de mes triomphes journaliers : je place mes bouteilles de manière à ce qu'ils puissent voir tout ce que je fais quotidiennement contre leurs camarades. "
Conscient du service immense que de tels récipients pourraient rendre à l'humanité entière, Berbiguier veut d'ailleurs faire profiter le directeur du Museum de sa précieuse invention : " Je veux faire présent d'une de mes bouteilles au conservateur du cabinet d'histoire naturelle. Il pourra la placer dans sa ménagerie des animaux et d'une nouvelle espèce. Pour convaincre les incrédules de l'existence des malins esprits dans la prison, le conservateur n'aurait qu'à remuer la bouteille et on entendrait le cri de mes prisonniers qui semblent demander grâce. "
Il est peu probable que le conservateur en question ait pris très au sérieux cette offre.
Divinités infernales dites Dirae chez les romains. Filles de la Nuit et de l'Achéron, chargées de punir les crimes des hommes aussi bien en Enfer que sur Terre. Elles étaient au nombre de 3 : Tisiphone, Alecto, Mégère, représentées avec des yeux flamboyants, des cheveux entrelacés de serpents, tenant chacun une torche d'une main, et un poignard de l'autre. A Ces trois surs, les Grecs avaient donnés le nom d'Erinyes, mais on les désignait le plus souvent par antiphrase sous celui d'Eunémides (les bienveillantes).
Du grec gnômé (intelligence). Nom désignant de petits génies hideux et difformes qui, selon les kabbalistes, habitent les profondeurs de la Terre.
Lutins qui, à l'instar des démons familiers, se cachent dans les recoins des maisons mais se font connaître afin qu'on les nourrisse de mets délicats et variés. On dit que la manufacture des Gobelins doit son nom à quelques follets qui, dans l'origine, venaient travailler avec les ouvriers et leur apprendre à faire de beaux tapis.
Trois surs monstres : Méduse, Euryale et Sthéno qui, dans l'Antiquité grecque, habitaient au-delà de l'Océan à la frontière de la Nuit. Images d'épouvante dont la plus redoutable, Méduse, transformait en pierre les hommes qui la regardaient. Persée en triompha et offrit sa tête aux cheveux de serpents à Athéna qui, la plaçant sur son bouclier, en fit l'Egide. Les Grecs modernes voient dans les Gorgones des déesses redoutables.
Dans les superstitions orientales, sorcières ou vampires suçant le sang des vivants ou déterrant de nuit des cadavres pour dévorer leur cur. On rencontre fréquemment des allusions aux goules dans les poèmes d'Horace et dans les Mille et Une Nuit.
Créatures monstrueuses au corps de vautour munies d'ailes membraneuses, d'un bec crochu et de griffes acérées, répandant autour d'elles une odeur infecte, qui hantaient les abords des îles Strophates et que Virgile devait placer à l'entrée des Enfers pour y symboliser la mort et le néant.
Parallèlement aux myriades de démons invisibles qui infestent l'air que nous respirons, il existerait, à en croire le Dictionnaire de Bayle, " des êtres pensants qui étendent leur empire aussi bien que leurs connaissances sur notre monde. Et comme on ne peut nier l'existence sur terre d'êtres méchants qui font le mal et s'en réjouissent, il serait ridicule si on osait qu'il y ait, outre ceux-là qui ont des corps, plusieurs autres qu'on ne voit pas et qui sont encore plus malins et plus habiles que l'homme. " La plupart des écrits de Lovecraft vont dans le même sens, et l'imagination des auteurs de BD (peut-être guidées à leur insu) les pousse à peupler les espaces intersidéraux de créatures aussi étranges que redoutables.
Démons domestiques qui, au XVIIe, hantaient, d'après Hopkins, le domicile des sorcières les plus convaincues ; En 1644, à Manningtree (Essex), il obtint de l'une d'entre elles l'aveu qu'elle entretenait d'étranges créatures à savoir : un écureuil, un lévrier ayant une tête de buf, deux lapins noirs et des imps aux noms de " Elemanzer, Pyewacket, Peckin the crow, Grizzel, Greedigut, etc. ce qu'aucun mortel ne pourrait inventer ". Une sculpture célèbre de la Cathédrale de Lincoln représente un imps.
Du latin incubare : coucher sur. Anges déchus par la luxure, les incubes sont devenus , d'après les théologiens et démonologues, des démons fornicateurs particulièrement actifs, pouvant abuser des femmes et à plusieurs reprises, lorsqu'elles rêvent, somnolent ou s'abandonnent à quelques délectations moroses. Formés de corps aériens très subtils, les incubes condensent l'air qui les compose jusqu'à réaliser une matière suffisamment solide pour réaliser les opérations des plus animales. Incapables de créer la semence, ils vont l'emprunter, sous la forme de succubes, à des hommes jeunes et vigoureux afin de la transmettre ensuite aux femmes. Leur nature complexe et indécise les porte tout naturellement à assumer ce double rôle et à mettre au monde des monstres infernaux dès qu'une occasion se présente. A ce tire, il faut considérer comme enfants d'incubes : Caïn, l'Antéchrist, Platon, Alexandre le Grand, Romulus et Remus, Merlin, Mélusine, Luther et tous les Huns, sans oublier les Géants de la Genèse engendrés par " les fils de Dieu ", dont Ulrich Molitor fait des esprits, voire des démons. Pour sa part, encore imbu de la mythologie gréco-romaine, saint Augustin accréditait l'existence des incubes , assimilés à des divinités sylvestres : " une opinion très répandue dont beaucoup ont fait l'expérience où ont confirmation par des gens instruits de ces faits, veut qu'il y ait eu des sylvains et des faunes appelés incubes par le vulgaire, lesquels poursuivent les femmes de leur assiduité, jusqu'à leur possession. " Et il ajoutait ces propos lourds de conséquence : " Les faits de démons incubes ou succubes sont si multipliés qu'on ne saurait les nier sans impudence : l'autorité de tant de personnages graves, les récits de faits indiscutables, tant chez les gens civilisés que chez les barbares, les aveux, enfin, de plusieurs milliers de personnes doivent être pris en considération. ". Opinion que devait confirmer Saint Thomas d'Aquin et reprise par l'ensemble des théologiens, d'où toute une série de récits libertins ou scabreux d'auteurs comme Boèce, Isidore de Séville, le moine Ernaud, Caesarius d'Hesiterbach ou encore l'histoire de Madeleine de la Croix, abbesse diabolique.
De par leur caractères privé, l'incubat et le succubat ne donnèrent pas au lieu à de larges autodafés comme pour les sorcières. L'Eglise fut, à cet égard, beaucoup plus tolérante que pour les autres formes de sorcellerie qui entraînaient l'apostasie de la foi, la signature d'un pacte et l'adoration de Satan. Elle concéda que les pollutions nocturnes pouvaient s'effectuer sans le consentement des humains et que ce péché mortel était digne de miséricorde s'il ne tombait pas dans la répétition volontaire, l'habitude et la délectation morose.
En vérité, l'incubat, tout comme le succubat, relève d'états psycho-pathologiques tels que : surexcitation génitale, absences de règles, ménopause.A cet égard, Brière de Boismont mentionne dans son traité des Hallucinations, le cas d'une femme de 59 ans, très dévote, qui se croyait obsédée par des démons incubes. Ajoutons enfin que, muni d'un membre bifurqué, l'incube peut satisfaire ses victimes plus ou moins consentantes, dans les deux orifices à la fois.
En Grèce ancienne, petites créatures ailées et malfaisantes qu'on identifie aux maladies, à la vieillesse et à la mort. Sorties de l'urne de Pandore, on les rapprochera des Moires, les Parques latines.
Entités malfaisantes, invisibles mais présentes, surtout la nuit, qui se mettent au service des sorciers et des envoûteurs pour tourmenter les vivants et s'emparer des débris d'ongles, poils ou cheveux qu'ils oublient trop souvent de détruire. On les compare ou on les confond par erreur avec les succubes car certaines larves viennent épuiser les hommes qui leur plaisent. A.Osmont prétend que leur présence est à l'origine de nombreuses maladies : " peut-être des microbes dont on fait tant d'état sont-ils des créations de ces animaux monstrueux. Cela se peut et c'est à ces larves du bas astral que les magistes anciens attribuaient aussi la création spontanée des poux et autres vermines. " Pour R. Schlaeblé, les larves ne sont pas à proprement parler des microbes car elles n'ont pas de formes. Principes vitaux inconscients, elles flottent dans l'espace et cherchent à se manifester : " Elles s'attachent à ce qu'elles rencontrent, plus spécialement attirées par ce qui contient des organes nutritifs, rendant fous ceux auxquels elles se collent : de nombreux cas de folie sont observés parmi les buveurs de sang des abattoirs, et les Juifs instruits ne mangent que de la viande exsangue. " En dehors du sang, elles cherchent aussi à se fixer dans le sperme de l'homme et sont attirées par les pollutions nocturnes et par l'onanisme.
Pour de Guaïta, la présence de larves relève tout simplement d'une hallucination comparable à celle qui incite les gens superstitieux à rencontrer des fantômes, dans un état voisin de l'extase somnambulique : " Dans les larves, on peut voir des rudiments de médiateur plastique, aussi dépourvus d'âmes conscientes que de corps matériels , mais susceptibles par condensation de devenir visibles, tangibles, même. Elles affectent alors la forme des êtres qu'elles approchent. L'occultisme peut leur donner à volonté l'apparence d'un objet quelconque, pourvu qu'il détermine mentalement la nature de l'objet désigné et qu'il en burine avec force les contours dans son imagination. "
Enfin, J. Bois regarde Satan comme le prince des larves, comme leur communauté, comme " l'énorme et incohérent vouloir qui fermente dans le pêché du monde. En lui se mordent et se déchirent antique et modernes sophismes, perfides cogitations, sinistres efforts, rêveries malfaisantes, gestes dépravés, gâchant la Lumière depuis qu'il existe un homme. Il est cela, le Diable, et rien d'autre. Il est cette nuit, cette guerre, cette vulgarité, cette puanteur. Autour de la terre serpent, aux écailles du phosphore, il enroule tristement sa bestialité qui, aux yeux des voyants, médiums et poètes, se coagule et se dissout en grotesques chimères, en fauves qui grondent et bavent, en monstres obscènes et infirmes, en insectes , falots et stercoraires, en tortillements de fuligineuse menace. "
On se protège des larves en les repoussant avec des pointes (clous, poignards, épées.)et en brûlant des parfums à base de camphre, jusquiame, mandragore ou pavot.
Démons sylvestres appartenant au panthéon slave, dont l'extérieur rappelle celui des faunes et de satyres du paganisme gréco-romain. Capables de se rapetisser au niveau des herbages ou de dresser à la hauteur des arbres, les léchies se plaisent à égarer les voyageurs et à les diriger vers les cavernes où ils les chatouillent jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Esprit élémentaire d'origine hindoue qui cherche à faciliter les opérations maléfiques des sorciers en soulevant des poids considérables, en vampirisant certains individus et en pratiquant la lévitation. Les madans, déjà connus des Chaldéo-Assyriens sont très musclés, très poilus et très gloutons. Ces esprits hyperdoués se rapprocheraient des yétis mystérieux autant que redoutables.
Au sens étymologique : jeunes filles, puis divinités des sources, des bois et des montagnes, dans le panthéon gréco-latin, capables, d'après un calcul d'Hésiode, repris par Fontenelle, de vivre 9720 années, et d'avoir des rapports sexuels avec les humains. " Dieu permet que les nymphes, non seulement, soient vues de certains hommes, mais encore entretiennent des relations avec eux et en aient des enfants. Ces enfants sont de race humaine parce que leur père, étant homme et descendant d'Adam, leur donne une âme qui les rend semblables à lui.
Créatures mythiques proches des goules et des vampires, dont les pieds, à linstar de ceux des empuses, se terminent par un sabot dâne. Nées de linvention fertile de Lucien de Samosate, les onoscèles, à len croire, ne redoutent que la racine de mauve qui les fige sur place et les contraint à avouer leurs crimes. Le soir, écrit-il à la première personne dans son Histoire véritable, « nous arrivons à une île peu considérable, toute peuplée de femmes, du moins paraissant telles, et parlant la langue grecque ; elles approchent de nous , nous tendent la main et nous embrassent ; elles étaient parées comme des courtisanes, toutes jeunes et jolies, vêtues de tuniques qui descendaient jusquaux talons. Lîle sappelle Calabuse et la ville Hydamardie. Chacune de ses femmes ayant pris soin de nous, le conduisit chez elle et lui donna lhospitalité. Pour ma part, jhésitai, ne pressentant rien de bon ; et un regard attentif me fit voir les ossements et les crânes dun grand nombre dhommes. Jallais crier, appeler à laide mes compagnons et courir aux armes, mais je préférai nen rien faire. Seulement, je saisis ma racine de mauve, et je la supplie de me dérober aux dangers dont je suis menacé. Un instant après, tandis que mon hôtesse soccupait de me servir, je vois que ses jambes ne sont pas celles dune femme, mais quelle a le pied dun âne. Je tire mon épée, je saisis mon hôtesse, je la lie et je lui fais tout avouer. Elle résiste mais elle finit par me dire quelles sont des femmes marines nommées onoscèles, et quelles dévorent les étrangers qui abordent chez elles. « Nous les enivrons, ajoute-t-elle, nous les faisons coucher avec nous et nous les égorgeons pendant leur sommeil. » A ces mots, je laisse là cette femme toute enchaînée, je monte sur le toit, je crie de toutes mes forces pour appeler mes compagnons. Quand ils sont tous arrivés, je leur dis ce quil en est, je leur montre les ossements et les conduits auprès de ma prisonnière ; mais elle se change en eau et disparaît ; De mon côté, je plonge mon épée dans cet eau, à tout hasard, , et il en sort du sang »
Esprits élémentaires qui, daprès Montfaucon de Villars, « sont composées des plus subtiles parties de la sphère du Feu, conglogées et organisées par laction du feu universel.ainsi appelé parce quil est le principe de tous les mouvements de la nature. Les sylphes, de même, sont composés des plus purs atomes de lair ; les nymphes des plus déliées parties de leau et les gnomes des plus subtiles parties de la terre. » Le même auteur ajoute que les salamandres servent les sages, sans rechercher pour autant leur compagnie, et que la durée de leur existence est particulièrement élevée. « Leurs filles et leurs femmes se font voir rarement ; elles sont pourtant belles, plus belles que les femmes des autres esprits, puisquelles sont dun élément plus pur. » On ne saurait donc les confondre avec les succubes ou les incubes, mais de leurs rapports avec les humains des enfants peuvent naître, tel Romulus, issu des amours dun salamandre et de la belle Sylvia, qui se prétendit à tort enceinte du dieu Mars. Telle est lopinion des cabalistes qui, par ailleurs, assurent que pour soumettre les Salamandres (et les autres esprits), il suffit, grâce à lemploi de miroirs concaves, dattirer les rayons du soleil dans un globe de verre. Il se forme alors « une poudre solaire qui se purifie delle-même et qui, avalée, est souverainement propre à exalter le feu qui est en nous. »et, par voie de conséquence, à commander aux génies ignés.
Demi-dieux souvent munis de pieds de boucs qui, dans lAntiquité gréco-romaine, étaient censés poursuivre de leurs assiduités les nymphes, les bergères et les filles égarées au voisinage des forêts, leur habitacle ordinaire. Pan, disait-on, était le chef des satyres, mais on rencontrait déjà leur trace dans lAncien Testament, sous le nom de « seirim », les démons velus. Les textes hébraïques du Lévitique et du Deutéronome font formellement interdiction aux enfants dIsraël doffrir des sacrifices aux boucs et de se prostituer à eux. A leur tour, les théologiens du Moyen-Age assimilèrent les satyres à des démons alors que Saint Jérôme sétait contenté de les considérer comme des monstres nés des rapports bestiaux entre les hommes et les chèvres. De son côté, Saint Antoine, dont lhagiographie et liconographie chrétienne firent un personnage de tout premier plan, navait pas rencontré de satyres, mais un hippocentaure, en allant rendre visite à St Paul. On nen voulut rien démordre et on alla jusquà assimiler ce compagnon de rencontre à un incube. Au XVIIe, encore, F.Hédelin dans son traité Des satyres brutes, monstres et démons, considère que les satyres, démunis dune âme spirituelle et immortelle, ne sont ni des êtres raisonnables assimilables aux hommes, ni des singes, ni des hybrides, mais bel et bien des démons, qui jadis assistaient, sous le nom de bacchanales, au sabbat du mont Parnasse : « Ils paraissaient en groupe, certains dentre eux portant des cymbales, et dautres, des tambours, leur voix était humaine et distinctement articulée, et on ne savait de quel endroit de la montagne ils pouvaient venir ; car jamais on ne reconnut quil y eut de tels habitants sur cette montagne. Mais était-ce autre chose que des démons qui venaient assister aux cérémonies et hommages qui lui étaient rendus par les magiciens sous ombre de religion, prenant cette forme de satyres, comme lon dit quils font encore aujourdhui aux assemblées nocturnes des sorciers, que lon nomme sabbats, se rendant complaisants à leurs danses et à leur turpitudes ?.Qui ne sait que les sabbats ne sont rien quun amas de meurtriers, empoisonneurs et gens éhontés, qui sabandonnent aux abominations des succubes et incubes ? Et qui na lu Tite-Live que la confrérie de Bacchus était lofficier de toute corruptèle, et la boutique doù sortaient les meurtres, les empoisonnements, les faussetés, et violemment dénaturés de tout sexe et de tout âge ?. »
Très jolies créatures tenant des succubes et des goules qui, au Tibet, sabandonnent lascivement aux voyageurs égarés, les torturent et finissent par les dévorer.
Lutins que lon trouve tout particulièrement dans les Vosges où ils apparaissent hauts comme des nourrissons mais doués dune force prodigieuse. Malicieux jusquà la méchanceté, effrontés et vindicatifs, les Sotrès sont capables daller jusquau rapt denfant dans les familles qui les méprisent ou leur résistent. En général, ils aiment à faire le ménage à aider les travailleurs de la terre et à soigner le bétail, mais ils peuvent voler les ufs, la monnaie qui traîne ou dérober des outils.
Du latin subcubare : coucher sous. Démons lascifs revêtant une forme et un comportement féminins afin de soutirer leur semence à des hommes de préférences vigoureux, pour la transmettre ensuite, sous formes dincubes, à des femmes quils espèrent engrosser. Ce qui ne les empêche pas de venir induire au pêché de luxure des moines, anachorètes et adolescents tourmentés par la puberté.Les succubes peuvent également animer momentanément quelque personne décédée dont les partenaires, après une folle nuit damour, retrouvent le cadavre au petit matin. Le R.P Delrio affirme cette possibilité et Florimond de Raemond écrit que les démon semparent du corps des trépassés et « ministres de la mort logent parmi les morts. ».
Tout comme lincubat, le succubat devait donner lieu à des récits salaces : par exemple, lexorciste Brognoli, particulièrement qualifié et intarissable sur ces questions, nous raconte quà Bergame, vers 1650, un jeune homme âgé de 22 ans vit le démon lui apparaître sous la forme dune jeune fille quil aimait beaucoup. A cette vue, il poussa un cri, mais le fantôme lui ordonna de se taire en lassurant quil était sa bien-aimée, quelle avait fui de sa maison parce que sa mère lavait maltraitée et quelle venait le voir. Il savait très bien que ce nétait pas sa fiancée, mais un démon ; malgré cela, après quelques paroles et quelques caresses, il consentit à ses désir. Le fantôme lui dit alors quil nétait pas sa dulcinée mais un démon, quil laimait et cétait pour cela quil le poursuivait jour et nuit. Brognoli ajoute que ce commerce monstrueux dura plusieurs mois mais que, grâce à son entremise, Dieu délivra enfin le jeune homme qui fit pénitence de ses pêchés.
Les relations avec les succubes nont pas forcément un caractère agréable : Guaccius compare leur vagin à une caverne glacée et Ambroise Paré met en garde les contemporains en racontant la mésaventure survenue à un apprenti boucher qui était profondément plongé dans ses pensées érotiques et fut étonné lorsquil saperçut subitement devant lui un diable ressemblant à une belle femme avec lequel, ayant eu affaire, les parties génitales commencèrent à senflammer de telle façon quil lui sembla avoir le feu dans tout son corps et mourut misérablement.
Certains cercles spirites, dont lEglise, condamne véhémentement les pratiques, continueraient à évoquer les succubes à des fins magico-érotiques. Par extension, on donne aussi le nom de succubes aux nymphomanes et aux insatiables fellatrices dont Balzac sinspirait dans ses Contes drolatiques.
Esprits composés, à linstar des gnomes, des nymphes et des salamandres, des plus purs atomes de lair, les Sylphes, nous apprends Montfaucon de Villars, se complaisent dans lentourage des gens instruits et se révèlent comme des amateurs de problèmes scientifiques. Leurs femmes et leurs filles, les sylphides, ont lallure et la robustesse des amazones, mais on ne saurait les confondre avec des succubes. « Une belle sylphide, rapporte Collin de Plancy, se fit aimer dun Espagnol, vécut 3 ans avec lui, en eut trois beaux enfants et puis, mourut. On ne prétendra pas sans doute que ce fut un diable ; car selon quelle physique le diable peut-il sorganiser en corps de femme, concevoir, enfanter et allaiter ? ».
A linstigation du kabbaliste Zédéchias, des sylphes apparurent aux hommes au IXe, sur des navires aériens « dune structure admirable, dont la flotte volante volait au gré des zéphyrs ». Le peuple crut dabord que c étaient des sorciers qui sétaient emparés de lair pour y exciter des orages et pour faire grêler les moissons. Et comme ce spectacle se renouvela plusieurs fois, tant sous Pépin que sous Charlemagne et Louis le pieux, les savants, théologiens et jurisconsultes furent bientôt de lavis du peuple. Les empereurs le crurent aussi et cette ridicule chimère alla si avant que le sage Charlemagne et, après lui, Louis le Pieux, imposèrent de graves peines à tous ces prétendus tyrans de lair. » Les Sylphes semblent, aujourdhui, devoir se déplacer en soucoupes volantes.
Divinités mineures qui, dans le monde latin, hantaient les forêts et les bordures des champs, à la recherche des filles et des femmes quils désiraient physiquement posséder. Saint Augustin devait les assimiler aux démons incubes.
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