Vampires: le Mythe Cainite

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Le Monde des Ténèbres

Le monde hanté par les vampires est semblable au nôtre, mais vu au travers de lunettes sombres : le mal y est tangible et règne en maître, la fin des temps se profile à l'horizon et toute la planète est sur le fil du rasoir. Ce monde est celui des ténèbres. En surface, le Monde des Ténèbres ne semble pas si différent du monde " réel " dans lequel nous vivons. Cependant, l'horreur l'infeste de manière insidieuse car les malheurs de notre univers y sont accentués, nos peurs y sont plus réelles, nos gouvernements plus corrompus, notre écosystème se désagrège un peu plus chaque nuit et, surtout, les vampires existent bel et bien. D'ailleurs, la plupart des différences entre notre monde et celui des ténèbres sont imputables à ces vampires. Créatures anciennes et invisibles, les vampires jouent avec les hommes comme les chats avec des souris. Les immortels manipulent la société pour lutter contre l'ennui et le malaise qui les assaillent chaque nuit ou pour se protéger des intrigues ennemies, vieilles de quelques centaines d'années. L'immortalité est une malédiction pour les vampire, pris au piège dans une existence figée et des corps sans vie.

 

Les Générations et le mythe caïnite

Pour se distinguer les uns des autres, les Damnés prennent en considération leur appartenance à la fois à une époque et à une Génération, autrement dit, le laps de temps qui sépare l'un d'entre eux de l'apparition du vampire primordial, Caïn. Les jeunes vampires doivent prouver à leurs aînés qu'ils méritent leur statut et la société vampirique est aussi stagnante et avilissante que les Damnés eux-mêmes. Un soupçon de changement peut toutefois être détecté car les Anciens recherchent sans cesse de nouveaux atouts et alliés susceptibles de les aider à défaire leurs rivaux du Jyhad. Le statut le plus élevé est celui des Antédiluviens, qui appartiennent à la Troisième Génération. Pour la plupart des vampires, les Antédiluviens sont des créatures légendaires car personne n'en a jamais réellement aperçu dans les temps modernes. Le statut inférieur est occupé par les Nouveau-nés et les Caitiffs également appelés les sans-clan qui, comme leur surnom l'indique, sont exclus de tous les clans ou ont une lignée de sang trop faible pour donner vie à leur propre descendance.

Antédiluviens:
En admettant qu'ils existent, ces vampires anciens sont les créatures les plus puissantes du monde. Membres de la Troisième Génération, ils sont très proches du vampire primordial, Caïn. Lorsqu'ils décideront de sortir de leur long sommeil, les Antédiluviens influenceront tous ceux qui entreront en contact avec eux car, selon les bribes de légendes parvenues jusqu'à nous, leurs pouvoirs tiennent du sacré. Toujours selon la légende de la Famille, les Antédiluviens étaient à l'origine au nombre de treize, même s'il semble que certains ont été éliminés. La lutte éternelle dans laquelle ils sont engagés, le Jyhad, concerne tous les vampires et repose sur la manipulation et la tromperie, deux atouts dont se servent les Antédiluviens pour tisser la toile de leurs intrigues extrêmement complexes.

Mathusalems:
Si les Antédiluviens sont les dieux de la Famille, les terribles Mathusalems en sont les demi-dieux et les avatars. Dans la vie d'un vampire, entre son premier et son deuxième millénaire, survient une modification de taille pouvant affecter son apparence physique, son mental ou son émotivité. Quelle que soit la métamorphose subie, le résultat final est toujours le même : le vampire perd toute ressemblance humaine. Les Mathusalems, ayant définitivement franchi le pas qui les séparait du royaume surnaturel, se retirent souvent sous terre et plongent dans un sommeil qui les sauve des crocs des vampires faméliques bien plus jeunes. Toutefois, leurs pouvoirs sont si grands qu'ils continuent à ourdir des intrigues mentalement et les communiquent par la magie ou par la télépathie (et presque toujours de façon invisible) à leurs serviteurs. Les autres vampires redoutent terriblement les Mathusalems auxquels la légende prête toute une panoplie de caractéristiques terribles : leur peau serait devenue aussi dure que de la pierre, certains d'entre eux seraient tellement défigurés que leur vue est insupportable, tandis que d'autres seraient d'une beauté inégalée sur terre, tout aussi insoutenable. Certains boivent uniquement du sang vampirique et d'autres, depuis leur cercueil aux parois si froides, exercent leur mainmise sur des nations entières. o Anciens : ces vampires sont vieux de plusieurs millénaires et s'étalent entre la Sixième et la Huitième Génération. Grâce à des siècles de pratiques habiles et à une terrible soif de pouvoir, les Anciens sont ceux qui participent physiquement de la manière la plus active au Jyhad. Ils ne succombent pas aux longues nuits de sommeil qui accablent et immobilisent les Mathusalems comme les Antédiluviens, ils maîtrisent quelques pouvoirs et ne se laissent pas manipuler aussi aisément que les plus jeunes. Le terme qui les définit, " Anciens ", est quelque peu subjectif : un vampire répondant à cet appellatif dans le Nouveau Monde ne serait probablement considéré que comme un simple laquais en Europe ou dans des parties du monde plus anciennes. Les Anciens contrôlent d'une main de fer la hiérarchie du pouvoir des vampires, empêchant les jeunes d'atteindre les hautes sphères où ils pourraient exercer leur influence, et cela en tirant partie de leur mainmise vieille de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles.

Ancillae:
Les vampires relativement jeunes (ils ont entre un et deux cents ans de non-vie derrière eux) ont prouvé qu'ils méritaient leur place au sein de la Famille. Ils occupent souvent le poste de laquais auprès de vampires plus importants et, s'ils sont intelligents ou s'ils ont de la chance, auprès des futurs Anciens. Le Rang ancillaire se situe entre celui de Nouveau-né et d'Ancien, ce qui implique que si les laquais ont perdu leurs dents de lait (pour ainsi dire), ils sont encore trop jeunes et pas assez chevronnés pour devenir de véritables maîtres du Jyhad. La population mondiale ayant enregistré une croissance vertigineuse au cours des deux derniers siècles, la plupart des vampires sont soit des Ancillae, soit des Nouveau-nés (voir ci-après).

Nouveau-nés:
Le Rang regroupe aussi bien les vampires qui viennent de quitter le Rang inférieur, que ceux âgés de cent ans et plus ayant choisi de mener une non-vie désoeuvrée. Ils portent encore la marque de ceux qui n'ont pas su faire leurs preuves auprès des Anciens et sont dépourvus d'expérience. Certains parviendront peut-être un jour à acquérir leurs lettres de noblesse, mais nombre d'entre eux seront victimes des plans diaboliques mis au point par les autres morts vivants.

Novices:
Egalement appelés " infants " (bien que tout vampire, à l'exception de Caïn, soit par la force des choses l'infant de quelqu'un), les Novices sont des morts vivants qui viennent de renaître et qui sont encore sous la tutelle et la protection de leur sire, le vampire qui les a créés. Les Novices ne sont pas considérés comme des membres à part entière de la Famille et sont souvent traités avec mépris par leur sire, qui les considère comme des objets lui appartenant. Lorsqu'un sire estime que son protégé est fin prêt, l'infant peut franchir le pas vers le Rang des Nouveau-nés, à condition d'avoir obtenu l'aval du prince.

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Les clans et les sectes

Si l'on en croit le mythe des Antédiluviens, Caïn parraina un grand nombre d'infants qui, à leur tour, prirent sous leurs ailes d'autres Novices. Ces derniers, appartenant à la Troisième Génération, furent à l'origine de la formation des clans modernes et tous leurs descendants présentent des attributs et des caractéristiques communs. Il y a certainement une parcelle de vérité dans tout cela puisque chaque clan dispose de toute une série de pouvoirs vampiriques que ses membres apprennent à maîtriser plus ou moins vite et que chaque clan affiche également une faiblesse ou un défaut qui lui sont propres et le distinguent des autres. La lignée est une donnée essentielle pour les vampires. Bien qu'ils soient par nature solitaires et se fuient mutuellement, les Damnés accordent une grande importance à leur héritage. Les honneurs accordés à un vampire dépendent largement de son appartenance à un clan donné et de sa Génération et même les vampires les moins futés se voient accorder un certain respect si leur lignée l'exige.

Il existe treize clans connus et répertoriés, chacun d'entre eux ayant été fondé par un Antédiluvien ; cependant, selon les dires, des sous-clans ou des lignées moins nobles seraient apparus dans le mystère de la nuit des temps. Rares sont les vampires à avoir rencontré des homologues déclarant appartenir à ces sombres lignées et, le cas échéant, ceux-ci se sont révélés être de simples Caitiffs rongés par la déception et l'amour propre. Pour en savoir plus encore sur les clans, consultez la section qui leur est consacrée un peu plus loin dans ce manuel.

Les sectes sont des groupes de vampires et de clans qui semblent partager une idéologie commune. Il s'agit en réalité d'une invention moderne, mais elle revêt une grande importance car la plupart des vampires appartiennent à une secte, tandis que d'autres clament haut et fort leur indépendance, leur indifférence, ou sont affiliés à un clan et non à une secte. Celle connue sous le nom de Camarilla pourrait bien être la plus étendue et la plus puissante des temps modernes, même si le Sabbat semble avoir remporté plusieurs victoires dernièrement et barre encore et toujours la route à la Camarilla.

La Camarilla est issue d'une tentative d'unification des vampires face au pouvoir de l'Inquisition au XVe siècle. Sous son égide inflexible, la Tradition de la Mascarade est passée de conseil timide à principe incontournable de non-vie pour les vampires. Aujourd'hui encore, la Camarilla veille à ce que la Mascarade soit respectée et envoie ses membres se cacher parmi les humains de peur d'être un jour détruite.

L'ennemi juré de la Camarilla est cette secte monstrueuse appelée Sabbat. Si les vampires de la Camarilla souhaitent se dissimuler parmi les humains et s'attacher à défendre les vestiges croulants de leur Humanité, le Sabbat adopte une philosophie radicalement différente. Non contents de fuir tels des chiens battus face aux humains ou de jouer le rôle de simples pions dans les parties orchestrées par leurs aînés, les vampires du Sabbat préfèrent faire étalage de leur nature de morts vivants.

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La Bête et l'Humanité

A ses débuts, le vampire passe de nombreuses nuits à apprendre ce que le fait d'être un mort vivant implique. L'infant rencontre alors inévitablement la Bête, ce monstre incontrôlable qui, tapis en lui, se manifeste pour semer la terreur et susciter la soif de sang. Au cours de cette initiation, soit le vampire succombe à la Frénésie, soit il apprend vite comment résister à cet appel sauvage. Le sire peut seconder l'infant en lui proposant son aide et son enseignement, mais il peut aussi regarder et laisser faire pour ensuite admonester son protégé qui a fait preuve de faiblesse. C'est là que l'infant découvre qu'être mort vivant est une véritable malédiction et cela en dépit des pouvoirs que confère l'étreinte : son corps ne lui appartient pas complètement et il doit pour toujours être sur ses gardes pour guetter les manifestations de la Bête. C'est également à ce moment-là que le vampire apprend (trop tard, hélas !) à apprécier les capacités émotionnelles propres aux humains. Chez les vampires, le coeur des infants ne bat plus et règne sur un corps pratiquement insensible. La plupart des vampires compensent ce manque en faisant appel aux souvenirs et aux émotions perdus depuis si longtemps. Ces derniers vestiges d'Humanité sont tout ce qui les retient de tomber dans la rage incontrôlée et sous l'emprise de la Bête. Le désespoir inonde les coeurs de nombreux Damnés car ils comprennent ce qu'ils ont perdu à leur mort en tant qu'humains. La non-vie d'un vampire est une suite de sombres révélations. Nombreux sont les Damnés à ne pas réussir à affronter le terrible monde nocturne dans lequel ils renaissent et à choisir de faire face à la lumière du jour destructrice, plutôt que de continuer à errer ainsi pour l'éternité.

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Les traditions

Un vampire qui établit son refuge dans une ville dominée par les princes doit accepter un certain nombre de contraintes en contrepartie de la sécurité et de la stabilité. Cette dernière ne peut être assurée que si les vampires adoptent un comportement correct, dicté par une série de règles quasi universelles répondant au doux nom de " Six Traditions ". Celles-ci dépassent en fait largement le cadre des règles de politesse car, pour les vampires de la Camarilla et pour les princes qui les appliquent, elles représentent la seule et unique loi à suivre. Un vampire peut être sûr que, où qu'il aille, il retrouvera ces traditions qui peuvent certes faire l'objet d'interprétations différentes, mais qui restent bel et bien présentes. De ces lois et de leur application, les princes retirent une grande partie de leur force ; par conséquent, personne ne s'étonnera d'apprendre qu'ils en sont les défenseurs les plus zélés.

Les Six Traditions qui composent les lois de la société vampirique remonteraient à la fin des affrontements qui ont décimé la Deuxième Génération. Elles ont rarement été écrites, mais elles demeurent à tout jamais gravées dans les mémoires et sont connues de tous les vampires, sous une forme ou une autre. Même les vampires qui les méprisent les connaissent. Si les mots changent parfois, leur signification reste inchangée.

Une pratique courante de la Camarilla veut qu'un sire récite les traditions à ses infants avant de les faire reconnaître en tant que Nouveau-nés. Certains sires n'hésitent pas alors à mettre sur pied de grandes cérémonies afin de marquer le passage du Novice au Rang de Nouveau-né, tandis que d'autres n'assistent pas à cette initiation et s'en remettent entièrement au prince. Pratiquement tous les infants apprennent les traditions bien avant cette cérémonie, mais l'acte de la récitation à ce moment-là est extrêmement symbolique et important pour les membres de la Camarilla. Les plus ardents défenseurs de la Camarilla et des traditions estiment qu'un membre qui vient de subir l'étreinte n'est pas vraiment un vampire tant qu'il n'a pas entendu le sire lui réciter les traditions. Il va de soi que celles-ci ne doivent pas être prises à la légère et que le sire est responsable de ses infants jusqu'au moment de la récitation ; après, c'est aux Nouveau-nés de les respecter et de les faire appliquer.

D'aucuns estiment que c'est Caïn lui-même qui créa les traditions lorsqu'il prit sous son aile son infant et les vampires actuels ne font que respecter sa volonté en perpétuant la pratique. D'autres pensent que ces règles sont le fruit des Antédiluviens désireux de garder le contrôle sur leurs infants ou qu'il s'agit d'une série de règles dictées par le bon sens et appliquées au cours des millénaires simplement parce qu'elles fonctionnent. Par exemple, selon les dires, la tradition de la Mascarade existe depuis les nuits de la Première Cité, mais elle a été modifiée pour faire face à l'Inquisition.

Un petit nombre de jeunes vampires, infants du monde moderne, voient dans les traditions une arme des Anciens destinée à préserver leur contrôle sur la Famille et, qui plus est, une arme dépassée. Les temps où la Mascarade était une nécessité sont révolus et appartiennent à l'histoire ancienne : Caïn, Géhenne, les Antédiluviens sont tout au plus des mythes aussi inconsistants que celui du Déluge ou de la Tour de Babel, des fables dont le seul but est de contrôler les nouvelles générations. L'heure est venue d'abandonner ces traditions désuètes et de vivre dans l'époque moderne. Les vampires du Sabbat ont rapidement adopté ce point de vue et le mépris qu'ils affichent envers les traditions est l'une des motivations premières de leurs attaques constantes contre les anciennes structures du pouvoir.

Pour la plupart des Anciens, ces jeunes sont des adolescents au sang bouillonnant, des jeunes qui pensent tout savoir mais qui n'ont pas la sagesse et l'expérience allant de pair avec l'âge. La plupart des rebelles étant des Anarchs et des Nouveau-nés, il n'est pas surprenant de voir que leur désaccord s'exprime de façon aussi radicale. Toutefois, tous les Anciens ne voient pas la situation d'un oeil aussi indulgent. Nombreux sont ceux qui pensent que les écervelés qui réclament l'abandon des traditions arriveront à leurs fins le jour où ils détruiront la société des mortels et que celle-ci leur tombera dessus. Il est vrai que la sélection naturelle se charge d'éliminer certains de ces éléments, mais il arrive qu'elle reçoive un petit coup de pouce d'un prince exaspéré par un jeune vampire récalcitrant.

Voici la version la plus courante des traditions. N'oubliez pas : les tournures sont celles employées par les Anciens lors d'occasions formelles. Les termes peuvent varier selon les clans, l'âge du vampire, les récitants ou les circonstances. Pendant la présentation de l'infant au prince, celui-ci peut lui demander de réciter les traditions afin d'avoir la preuve que le sire les lui a enseignées.

Première Tradition
la Mascarade: Tu ne révéleras point ta vraie nature à qui ne partage pas ton Sang, sinon tu seras banni de ton propre Sang.

Deuxième Tradition
le Domaine: Ton domaine est ta charge. Tous doivent t'y respecter. Nul n'y défiera ta parole.

Troisième Tradition
la Descendance Tu ne seras sire que si l'un d'eux y consent. Si tu crées sans le consentement des Anciens, toi et les tiens serez détruits.

Quatrième Tradition
la Responsabilité: Ceux que tu crées sont tes descendants. Tu seras leur maître jusqu'à leur émancipation. Leurs fautes seront les tiennes.

Cinquième Tradition
l'Hospitalité: Honore le domaine d'autrui. Dans une ville étrangère, présente-toi à celui qui y règne. Sans sa reconnaissance, tu n'es rien.

Sixième Tradition
la Destruction: Tu ne détruiras point tes semblables. Seuls les Anciens détiennent le droit de destruction et peuvent lancer une chasse au sang.

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Le Moyen Age

Dans les siècles qui ont précédé les temps modernes, les vampires hantaient le sombre univers médiéval où il n'existait pas de frontière entre la réalité et l'inconnu. Aujourd'hui, ce monde est encore plus sinistre et le vent qui souffle, les nuits d'hiver sans lune, est un peu plus froid. Mais c'est une époque fantastique pour les vivants et encore plus étonnante pour tous les morts vivants.

En apparence, les différences sont minimes comparées à l'époque médiévale : les châteaux sont à la fois des demeures et des forteresses pour les nobles, tandis que la plupart des paysans s'estiment heureux de vivre aux côtés de leur famille dans une seule pièce. Les guerres sont menées au nom de Dieu et de l'homme et s'élever contre le seigneur des lieux tient à la fois du blasphème et de la trahison. Mais au plus profond de la nuit, les esprits se réveillent et, sous forme humaine, rasent les murs dans l'ombre.

Ce que nous appelons l'âge de l'ignorance dans notre monde correspond à la période comprise entre la chute de l'Empire romain et les prémices de la Renaissance. La Rome glorieuse s'effondre et le réseau de routes ainsi que la structure bureaucratique que l'Empire avait mis sur pied se désagrègent. Les échanges commerciaux cessent et la plupart des personnes sont tout simplement trop occupées à essayer de survivre pour consacrer leur temps à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Les connaissances scientifiques et technologiques acquises sous l'occupation romaine sont ainsi vite oubliées et laissent place à un voile de superstition qui recouvre progressivement le monde occidental.

Les temps sont alors rudes pour l'homme de la rue : des armées en maraude pillent villes et villages, les cités ne sont plus que des amas de ruines. La plupart des objets d'art produits pendant cette période sont de petite taille et pratiques, tels les bijoux et les poteries. Même certains dirigeants sont de parfaits analphabètes et quelques rares monastères représentent les seuls bastions de la connaissance : on y enseigne la lecture, l'écriture et toutes sortes de matières. La population est surtout composée de paysans peu doués pour l'apprentissage car accablés par leur courte vie, sans cesse menacée par les maladies et la faim, plus encore que par les invasions.

Mais les âges sombres sont bien plus que tout cela et ne se limitent pas à une décennie ou à un siècle. L'ombre qui s'abat sur la majorité de l'Europe est de nature morale et se traduit par le refus du spirituel. Le respect qui est censé caractériser les rapports entre les hommes est éclipsé par la lutte quotidienne pour la survie. La plupart des personnes obéissent aux lois de Dieu et des hommes, plus par peur des conséquences en cas d'insoumission que par conviction et croyance en ce qui est juste ou bon. Les vampires règnent en maîtres et sont rarement punis pour leurs crimes. Mais les mortels n'ont pas l'intention de vivre ad vitam aeternam dans un monde régi par la peur : un jour viendra où ils s'uniront pour affronter les prédateurs des ténèbres.

Au cours des siècles suivants, les vampires comprennent qu'il est capital pour eux de se cacher car l'Inquisition fait des ravages parmi la population caïnite et seuls ceux capables de se fondre dans l'univers des mortels échappent à la punition.

Que ces nuits médiévales semblent lointaines.Pour la plupart des mortels, les vampires sont de terrifiantes créatures du Malin qu'il faut fuir ou détruire par le biais de l'Eglise. Grâce aux pouvoirs que leur confèrent leurs disciplines et leur intelligence accumulées au fil de siècles d'expérience, certains vampires ont pris possession de contrées reculées et prélèvent leur dîme sanguinaire sur de pauvres passants égarés. D'autres influencent les dirigeants mortels grâce à de puissants serments ou au travail de leurs goules semi-mortelles.

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Les Caïnites et la société

Le Moyen Age se caractérise par une société féodale dans laquelle le pouvoir et le rang de chacun sont définis par les terres possédées et la puissance militaire. L'égalité des chances ne fait certainement pas partie du paysage : si votre famille est puissante, vous aurez d'emblée un avantage décisif sur votre entourage tandis que si vous descendez d'une famille de paysans, la pauvreté et une mort précoce seront votre lot. La naissance détermine le rang et, pour les femmes, le rang dépend de celui de leur mari. Du côté des hommes, il y a ceux qui combattent, ceux qui travaillent et ceux qui prient.

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La noblesse

Les nobles appartiennent à la classe des guerriers et des propriétaires fonciers. La grande noblesse détient les terres tandis que la petite noblesse garde des parcelles de terre en échange de services militaires et d'argent. Nombreux sont les jeunes nobles à être initiés à l'art de la guerre dès leur plus jeune âge et à posséder des armes de qualité et de belles armures. Toutefois, dans la vie de tous les jours, ils représentent les administrateurs et les fonctionnaires de la société : ils s'occupent de leurs terres, de l'application de la loi, du commandement des garnisons, des tribunaux et des demeures royales.

Les Caïnites qui ont élu domicile parmi la noblesse mènent une double vie. D'une part, ils doivent tenir leur place dans la société, superviser le travail de la terre et surveiller les habitants de leur fief. Tout comme leurs homologues mortels, ils ont des responsabilités vis à vis de leurs suzerains et de leurs vassaux. D'autre part, les nobles caïnites ont des engagements à tenir auprès des morts vivants, qu'il s'agisse de leurs chefs ou de leurs serviteurs.

Le fait d'être un mort vivant entraîne nécessairement des difficultés pour tout vampire essayant de respecter les responsabilités liées à la condition de noble mortel. Les seigneurs vampires ne peuvent se présenter devant leurs vassaux pendant la journée et doivent tout prévoir pour régler leurs affaires pendant la nuit. Il est clair qu'à la longue, un tel comportement nocturne ne saurait passer inaperçu et c'est à ce moment-là que les rumeurs naissent et se répandent chez les mortels.

Pour un Caïnite, la meilleure façon de mener sa double vie consiste à mandater des proches ou des goules. Un intendant peut être un outil très utile pour faire respecter la justice, tandis qu'un homme de main s'occupe des affaires du manoir ou de la maison. Bien sûr, en cas d'urgence diurne, il y aurait un petit problème.

Le fait est qu'un noble est davantage en mesure de maintenir son pouvoir en place lorsque celui-ci peut être directement associé à un nom et à un visage, car si de nombreux sujets n'ont jamais l'occasion de voir leur maître, il leur est plus facile de le tenir pour responsable d'éventuels ennuis. Quoi qu'il en soit, il y aurait encore beaucoup à ajouter à propos de la silhouette menaçante d'un seigneur, debout sur les remparts, enveloppé par la lumière de la lune qui projette son ombre sur les mortels.

Autre difficulté liée à l'autorité féodale : réconcilier le pouvoir mortel et immortel. Comment un duc peut-il expliquer son humilité face à un petit baron qui vient lui rendre visite après le coucher du soleil ? Si l'autorité caïnite d'un noble dépasse son autorité de mortel, comment peut-il expliquer la présence de certaines de ses goules dans le fief d'un autre seigneur mortel ? Que dire encore d'un groupe de vampires insoumis qui refusent d'obéir à un maître mortel mais acceptent de faire ce que leur demande un noble de rang inférieur qui, comme par enchantement, se révèle être le prince caïnite du coin ?

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Les paysans

Au Moyen Age, la masse est représentée par les paysans, ces agriculteurs qui labourent les champs de la noblesse. Les plus chanceux d'entre eux sont des " hommes libres " qui louent les terres des nobles et les cultivent en échange de dîmes et de taxes exorbitantes. Les moins chanceux sont des " serfs " qui ne sont autres que des esclaves ne possédant absolument rien, même pas leur propre corps. Les serfs payent des taxes encore plus élevées et ne peuvent ni se marier, ni se déplacer sans la permission du seigneur. En cas d'agression d'un serf, le vandale doit dédommager le maître car il s'en est pris à un homme lui appartenant. Même si les classes des mortels ont peu de poids sur la société caïnite, il est difficile pour les Nouveau-nés et autres soumis depuis l'époque de Charlemagne de reconnaître la suprématie de certains vampires sur d'autres. Les vampires qui ont une vue aussi réduite de la situation ont beaucoup de mal à accepter les Caïnites, issus de la paysannerie mortelle ou continuant de s'y cacher. Il n'est pas aisé pour un jeune vampire, qui est un noble ou un homme d'Eglise dans la société mortelle, de se soumettre aux ordres d'un vampire dont la vie terrestre est celle d'un homme libre. C'est là que réside pourtant tout le paradoxe de la société caïnite et une nouvelle recrue incapable de s'adapter aura du mal à survivre.

Les vampires cachés parmi les paysans portent un lourd fardeau sur leurs épaules : pour justifier leur style de vie, ils doivent pouvoir expliquer leur absence pendant la journée, à l'heure où tous leurs homologues travaillent, que ce soit en ville ou au manoir. De plus, ils sont censés aller à la messe et leur absence pendant les nombreux festivals qu'organise le seigneur serait vite remarquée.

Un Caïnite rusé qui mène la vie d'un serf peut transformer en goules les personnes adéquates et leur demander de justifier son comportement. De cette façon, les rumeurs pourront être contenues ou étouffées. Pourtant, il est vrai que la plupart des vampires issus de la paysannerie brisent leurs liens mortels et se mettent en quête de meilleurs modes de vie. Pourquoi être le prédateur des humains tout en étant leur proie dans une vie qui n'est que mensonges ?

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Le clergé

L'Eglise représente la clé de voûte des institutions médiévales, même s'il est vrai qu'il ne s'agit pas de la seule et unique institution importante de l'époque. Néanmoins, elle a sous sa coupe les universités et les écoles de l'Europe médiévale et se charge de l'éducation des enfants des familles aisées et puissantes. Dans les paroisses, elle nomme les prêtres qui, du haut de leur chaire, intiment à la population d'obéir à Dieu et à ses représentants sur terre. En dehors des membres du clergé, rares sont les personnes à savoir lire ou à posséder des livres. Les monastères et les cathédrales européens détiennent de vastes terres et sont les principaux mécènes dans le domaine artistique. Le pouvoir de l'Eglise au cours de ces âges sombres ne saurait être sous-estimé : les hommes d'Eglise sont très riches et influents et connaissent l'art et la manière de s'adresser au peuple pour lui dire en quoi il doit croire, pour le flatter et l'encourager en lui promettant la vie éternelle. Un évêque mécontent a le pouvoir d'excommunier une pauvre âme, l'excluant ainsi de l'Eglise et du pardon divin, tandis que seuls les prêtres sont en mesure d'absoudre les pécheurs.

Les Caïnites présents parmi le clergé mortel bénéficient de la plus haute protection à la fois de la part des vampires et de leurs opposants mortels, mais une telle protection a un prix. Un vampire qui choisit de revêtir la robe, bien que l'habit ne fasse pas le moine, est porté par le pouvoir de l'Eglise, autrement dit de l'institution la plus influente du monde médiéval. Si jamais un opposant se dresse sur leur chemin, les Caïnites infiltrés dans le clergé peuvent toujours faire appel à l'autorité divine pour lui infliger une punition. Pour cela, il leur suffit de se faire seconder des bonnes personnes et de fournir des " preuves " évidentes. Paradoxalement, l'Eglise protège également ses brebis maudites grâce au pouvoir de la foi. Les hommes d'Eglise mortels sont souvent infidèles, mais certains d'entre eux demeurent irréprochables et leur conviction suffit parfois à faire reculer un opposant qui, en d'autres circonstances, n'aurait pas hésité à donner la chasse au Caïnite, le poursuivant jusque dans son abbaye ou son monastère. Les frères caïnites doivent par conséquent prendre toutes les précautions nécessaires pour repérer les hommes d'Eglise à la foi vacillante et s'en éloigner.

Se dissimuler parmi le clergé présente toutefois de multiples dangers. Tôt ou tard, le vampire se trouvera face à face avec la Vraie Foi. Il va de soi que le pouvoir caïnite doit être utilisé de façon subtile pour éviter d'éveiller des soupçons et d'être accusé de pratiques sataniques. De plus, les devoirs qui sont normalement ceux d'un prêtre doivent être remplis de façon assez convaincante pour ne pas risquer d'être démasqué.

Si les vampires échouent dans cette partie de cache-cache au sein du clergé, ils risquent de déclencher des chasses aux sorcières.

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Géographie

Au Moyen Age, l'Europe est dominée par un petit nombre de royaumes puissants. L'Empire romain représente la principale entité car il englobe l'Allemagne, l'Italie du nord et une partie de la France occidentale. Ce paysage est déchiré par la longue guerre civile que se livrent deux empereurs rivaux, Othon de Brunswick et Philippe de Souabe. L'Empire comprend en réalité des dizaines de petits duchés; les ducs prêtent allégeance à l'empereur mais dirigent souvent leur domaine tels des monarques indépendants et la discorde vient souvent des luttes qui opposent les différents fiefs.

Les rois anglais (à l'époque, le roi Richard Coeurur de Lion) règnent sur l'Angleterre, le Pays de Galles, le nord de la France et, en théorie, sur l'Irlande. En 1199, Richard est tué au cours d'une bataille et son frère Jean lui succède. Le royaume de France, à la tête duquel se trouve Philippe II, est probablement le seul royaume véritablement stable en Europe et en tout cas le mieux dirigé. D'ailleurs, il cherche à s'étendre en soutirant aux Anglais des terres au nord du pays. Constantinople, où règne l'empereur Alexis III, est à la tête d'un empire comprenant l'actuelle Turquie (que lui disputent les Maures), la Serbie et la Grèce.

A la lisière de l'Europe se trouvent d'autres royaumes, notamment la Hongrie, la Pologne, Jérusalem (en réalité son centre est à Chypre car Jérusalem est sous contrôle musulman) et l'Ecosse ; ou encore, les principautés de Russie et le prétendu Empire de Bulgarie. Il existe même une multitude de royaumes et de principautés encore plus petits comme ceux d'Ibérie, les quatre principautés irlandaises, les minuscules Etats suisses et le royaume du Danemark. Au coeur de l'Europe, un bastion païen résiste : le royaume de Lituanie et les terres le long de la côte baltique.

Le personnage le plus puissant de l'époque est sans doute le pape. Il exerce certes son autorité sur son royaume au centre de la péninsule italienne, y compris sur la ville de Rome, mais il est surtout le chef de l'Eglise dans toute l'Europe occidentale. Alors que les royaumes se déchirent au nom de leurs monarques, tous reconnaissent en la personne du pape une autorité spirituelle supérieure face à laquelle toute juridiction bassement terrestre s'écroule. D'aucuns estiment qu'en tant que représentant du Christ sur terre, le pape devrait exercer son autorité dans tous les domaines et pensent que tous les dirigeants laïques devraient s'incliner devant lui et lui jurer obéissance. En 1198, le pape modéré Célestin III meurt et Innocent III, personnage habile et puissant, le remplace.

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